8 semaines ...

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Il y a eu la colère, la tristesse, la résignation puis l'impatience.

Il y a eu les zigotos loin et le partage de nos repas sur leur WA "confinement vie".

Il y a eu les premières sorties "dérogatoires", attestation, carte d'identité, regard sur la montre (constamment), l'étrangeté, la sensation d'être hors la loi malgré tout.

Il y a eu les sourires aperçus, les "bonjour" d'inconnus croisés, les regards apeurés de certains, la distance obligatoire respectée.

Il y a eu le travail continué là-bas, confiné, un temps, de l'autre côté, et sentir poindre une certaine schizophrénie.

Il y a eu 120km en baskets, dans le périmètre toujours, 23 séances de yoga difficiles (et le tapis laissé au milieu du salon), l'heure de marche autorisée (pas tous les jours).

Il y a eu ce ciel presque constamment bleu, ce printemps flamboyant, les fenêtres grandes ouvertes, de l'aube au coucher.

Il y a eu ces applaudissements, ceux qui m'ont fait hurler les premiers jours, ceux que je n'entends plus.

Il y a eu 5 rouleaux utilisés, aucun acheté.

Il y a eu Paris et Lyon annulés, 1 mariage et 1 anniversaire repoussé.

Il y a eu ce calme, écouter le chant des oiseaux, regarder les fleurs s'épanouir.

Il y a eu une dent cassée.

Il y a eu des larmes, beaucoup, des fous rires, peu.

Il y a eu les nuits sans sommeil, la nuit ininterrompue, la lecture à 02h00.

Il y a eu ces longues conversations au téléphone, ces textes lus à haute voix enregistrés et envoyés.

Il y a eu, après 15 jours sans, une reprise de la lecture et ces 13 livres confinés.

Il y a eu ces temps de réflexion, et comment envisager l'après.

Il y a eu 1 levain qui a poussé et 7 pains réalisés, des graines qui n'ont jamais germées.

Il y a eu les premières fraises, les premières asperges, le premier artichaut.

Il y a eu les 10 ans.

Il y a eu les débardeurs Petit Bateau et les shorts, la tenue des jours confinés.

Il y a eu les 7 heures pour coudre 2 masques, le passage du Doubs pour aller récupérer les 8 achetés, et puis ceux offerts par la ville.

Il y a eu France Inter, en direct, ou en replay, les nouveaux podcasts écoutés.

Il y a eu 7 films et 6 séries visionnés.

Il y a eu, enfin, ce gilet terminé.

Il y a eu ces chansons passées en boucle, ces chansons chantées dans la salle de bain, ces chansons décriptées.

Il y a eu la solitude.

Il n'y a eu que de la nourriture achetée et 3 "drive" littéraires.

Il n'y a eu aucun contact physique.

Il y a les manques.

Il y a ce temps perdu à tout jamais.

Il y a cette remise en question, ce besoin de réalité.

Il y a cet après qui commence.

Il y a ce regard toujours levé.

Il y a cette zone rouge.

Et vous ? comment allez-vous aujourd'hui ?

Comments

[Janus157]

Bonjour.

Lundi 11 mai 2020..

Il est vrai que le "confinement" n'a pas été une chose simple ni aisée, pour beaucoup de gens à travers la France.

Ce n'était pas..facile..

Je pense d'avantage, pour cela, à toutes ces personnes se trouvant dans un appartement, parfois..tout petit appartement, que ce soit dans un immeuble (H.L.M.) ou encore dans une de ces affreuses tours..

Je ne me suis pas plaint, et de plus, nous n'avons pas à..nous plaindre..

Nous avons une maison, avec un terrain, et du terrain, tout autour de la maison, sans oublier le jardin, la terrasse (simple dalle de béton coulé..), située derrière et à l'arrière de la maison, en haut et au début du jardin, et avec un salon de jardin sous un grand cerisier, et le barbecue juste à côté, sans oublier la forêt toute proche et à deux pas (600-800 m..), en partie ouest.

A tout cela, vous dites:

Il y a eu la colère, la tristesse, la résignation puis l'impatience.

(de la colère, de la tristesse, et la résignation, puis..l'impatience..on peut comprendre..)

Il y a eu les zigotos loin et le partage de nos repas sur leur WA "confinement vie".

(séparé de la famille, de ses proches comme amis aussi et surtout..pas facile..)

Il y a eu les premières sorties "dérogatoires", attestation, carte d'identité, regard sur la montre (constamment), l'étrangeté, la sensation d'être hors la loi malgré tout.

(ces petites "sorties autorisées", un petit ballon d'oxygène et pour pouvoir se..ressourcer, en quelque sorte..)

Il y a eu les sourires aperçus, les "bonjour" d'inconnus croisés, les regards apeurés de certains, la distance obligatoire respectée.

(le regard de l'autre est toujours édifiant, le sourire..parfois..désarmant..)

Il y a eu le travail continué là-bas, confiné, un temps, de l'autre côté, et sentir poindre une certaine schizophrénie.

(le travail, malgré tout, et malgré cela, du stress rajouté à une siutation parfois peu enviable..)

Il y a eu 120km en baskets, dans le périmètre toujours, 23 séances de yoga difficiles (et le tapis laissé au milieu du salon), l'heure de marche autorisée (pas tous les jours).

(les sorties et promenades, un retour aux sources, en quelque sorte..)

Il y a eu ce ciel presque constamment bleu, ce printemps flamboyant, les fenêtres grandes ouvertes, de l'aube au coucher.

(le ciel changeant, les couchers de soleil, les changements de la nature et couleurs de la nature..une bouée de sauvetage..)

Il y a eu ces applaudissements, ceux qui m'ont fait hurler les premiers jours, ceux que je n'entends plus.

(Les applaudissements justifiés et mérités, au départ, puis, malheureusement aussi, moins drôle, en récupération des différentes chaînes télé et pour leur propre..applaudimètre , comme fond de commerce..aussi..malheureusement..)

Il y a eu 5 rouleaux utilisés, aucun acheté.

(pour ce cas cité..il faut..gérer..)

Il y a eu Paris et Lyon annulés, 1 mariage et 1 anniversaire repoussé.

(des choses remises au lendemain, mais pas perdues pour autant, loin de là..)

Il y a eu ce calme, écouter le chant des oiseaux, regarder les fleurs s'épanouir.

(le calme "déchirant" de ce silence presque indescriptible, mais "vrai" ballon d'oxygène pour tous les oiseaux comme tous les animaux..)

Il y a eu une dent cassée.

(moins drôle, et j'en fait parti..)

Il y a eu des larmes, beaucoup, des fous rires, peu.

(comme pour les..aléas de la vie..)

Il y a eu les nuits sans sommeil, la nuit ininterrompue, la lecture à 02h00.

(des nuits..sans sommeil, sans doute au début, puis, des nuits..avec sommeil, mais pas toujours récupérateur..)

Il y a eu ces longues conversations au téléphone, ces textes lus à haute voix enregistrés et envoyés.

(le téléphone, seul lien, par le fil, en écoute, comme en dialogue et échange..)

Il y a eu, après 15 jours sans, une reprise de la lecture et ces 13 livres confinés.

(la lecture, une autre "vraie" bouée de sauvetage, et non des moindres..)

Il y a eu ces temps de réflexion, et comment envisager l'après.

(la réflexion a eu lieu à tous les niveaux, partout, et pour..l'après..)

Il y a eu 1 levain qui a poussé et 7 pains réalisés, des graines qui n'ont jamais germées.

(le pain fait maison, une autre solution pour le confinement..)

Il y a eu les premières fraises, les premières asperges, le premier artichaut.

(les fraises, vraies premières fraises..un "must".., pareil pour les asperges, comme pour l'artichaut..)

Il y a eu les 10 ans.

(les années passent, mais..comptent..on ne refait pas le chemin à l'envers, sauf..en pensées..)

Il y a eu les débardeurs Petit Bateau et les shorts, la tenue des jours confinés.

(tenue sobre, certes, mais..décontractée, presque..de circonstance..)

Il y a eu les 7 heures pour coudre 2 masques, le passage du Doubs pour aller récupérer les 8 achetés, et puis ceux offerts par la ville.

(les masques fait maison, aucune vraie rentabilité, en tissu, malgré le métrage au plus juste, comme pour le reste..)

Il y a eu France Inter, en direct, ou en replay, les nouveaux podcasts écoutés.

(La radio, un moyen d'écoute, dont pour la musique, pas si dépassé ni ringard que ça..)

Il y a eu 7 films et 6 séries visionnés.

(les comptes "Netflix" avaient..explosés, apparemment..)

Il y a eu, enfin, ce gilet terminé.

(savoir répartir son temps de libre, pour ne pas oublier les travaux commencés, pulls et autres..)

Il y a eu ces chansons passées en boucle, ces chansons chantées dans la salle de bain, ces chansons décriptées.

(les chansons un bien-faisant et réconfort intérieur..)

Il y a eu la solitude.

(la solitude..selon Léo Ferré ou encore Laura Pausini..qui sait..)

Il n'y a eu que de la nourriture achetée et 3 "drive" littéraires.

(seule nourriture achetée en e/commerce et mode "drive"..)

Il n'y a eu aucun contact physique.

(la distanciation "sociale" comme ils l'appelaient empêchant..cela..)

Il y a les manques.

(tout au long d'une vie, il y a..parfois..souvent..des manques..)

Il y a ce temps perdu à tout jamais.

(le temps perdu ne se rattrape jamais, sauf si..)

Il y a cette remise en question, ce besoin de réalité.

(la remise en question est..permanente..)

Il y a cet après qui commence.

(l'après..oui, mais..pour quel après ?..On recommence, et on fait comme avant, mais..en pire ?..)

Il y a ce regard toujours levé.

(la vision des choses, la vision de la vie, à moyen et long terme..)

Il y a cette zone rouge.

(la zone rouge, à ne pas franchir ou..)

Et vous ? comment allez-vous aujourd'hui ?

(aujourd'hui, comme avant, et bien longtemps avant, je vais bien, toujours aussi bien, sans fracture ni blessure de la vie, et avec un optimisme, même si quelque peu "contenu", mais toujours aussi omniprésent..)



Tout n'est pas terminé encore pour autant, nous somme, en quelque sorte les.."pestiférés", car, en "zone rouge", et donc "exclus" d'une forme de "normalité" comme en "zone verte" et ailleurs..

Nous sommes astreints à cette distance barrière des fameux 100 km à partir du domicile, bien contraignant pour toute visite quelque peu éloignée en famille, pour les enfants (même si déjà grands, et surtout..petits-enfants..

Seul lot de consolation, deux enfants (notre fils et notre dernière fille à la maison, tout en travaillant cependant..), et surtout, notre dernière petite fille (la fille de notre dernière fille..), magnifique petite blonde belle à croquer, et qui, à présent a..neuf mois..

Rien est simple, rien est facile dans une vie comme dans toute vie.

Mais, il faut reconnaître que cette situation quelque peu particulière aura pris tout le monde de cours, dans un tas de domaines..

Bonne fin d'après-midi à vous , comme journée, respectueusement..Denis.